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Résumé de l'intervention de la soirée débat sur la lecture
30-06-2013

Une participante à la soirée débat sur la lecture organisée le 10 juin dernier, a fait un compte-rendu de l'intervention de Gabriel DREUMONT.

Un grand merci à Martine DENIORT pour ce travail qui contribue au partage d'expérience entre parents.

 

RESUME DE L’INTERVENTION DE MONSIEUR GABRIEL DREUMONT

ENSEIGNANT SPECIALISE

LA LECTURE. QU’EST-CE LIRE ?

Comment accompagner nos enfants pour qu’ils deviennent lecteurs,

étape essentielle dans leur parcours scolaire et pour leur devenir.

 

Conférence débat organisée par l’APIC le lundi 10 juin 2013

 

 

La lecture est une activité liée à la compréhension, ce qui est différent de l’alphabétisation.

 

Définition de la lecture selon Wikipédia : La lecture est l’activité de compréhension d’une information écrite. Cette information est en général une représentation du langage sous forme des symboles identifiables par la vue, ou par le toucher (Braille). D’autres types de lecture s’appuient sur d'autres formes de langages, par exemple celle de partitions de musique ou de pictogrammes.

 

Selon le programme PISA (acronyme pour « Program for International Student Assessment » en anglais, et pour « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » en français), le lecteur est un individu actif, qui doit comprendre, utiliser et analyser un texte ; selon des objectifs.

Quand on lit, les yeux ne se déplacent pas de façon linéaire, mais s’arrête régulièrement : on parle de points de fixation. En moyenne, il y a 3 points de fixation par seconde. La fixation dure 1/4s et le déplacement 1/20s.

Pour quelqu’un qui sait lire, le nombre de signes vus par points de fixation est différent, selon qu’il s’agisse d’un lecteur habile (15) ou d’un lecteur malhabile (3). (ce ne sont que des exemples).

La vitesse de lecture sera différente selon le nombre de points de fixation.

Lorsqu’on fixe, on arrive à voir de façon claire que 3 lettres à la fois ; 3 mots sur 4 sont flous.

L’empan de lecture peut être 5 fois plus grand que l’empan de la vision.

 

Il existe une catégorisation des lettres selon leur silhouette qui permet de les reconnaitre facilement (lettres hautes, lettres basses, lettres avec accent,  lettres rondes…).

Il faut faire attention aux mots qui se ressemblent.

Le lecteur doit reconnaitre le mot et lui attribuer un sens (chaque mot peut avoir différents sens comme « classe »). On lit pour comprendre.

La lecture correspond à une interaction entre ce qui est devant les yeux et ce qui est derrière (= le cerveau).

L’écrit n’est pas une transcription de l’oral.

 

Il faut bien noter l’importance de l’orthographe pour lire (exemple : t’en, temps, tant, taon, tan, tend). La communication serait bien limitée sans orthographe. Il est important pour l’œil de pouvoir distinguer les mots pour envoyer un message clair au cerveau). C’est parce qu’on intègre l‘orthographe qu’on devient un lecteur. (Autre exemple : conte, compte, comte). Par contre, on n’est pas forcément bon en orthographe parce qu’on est lecteur.

La ponctuation est également très importante : par exemple, on ne comprendra pas la même chose selon qu’on lise :

L’ingénieur, dit l’ouvrier, est un âne.

Ou : l’ingénieur dit : « l’ouvrier est un âne ».

Importance également du squelette syntaxique (propositions de coordination, etc…).

 

 

Le dialogue est oral.

Le texte est écrit, donc figé, avec une structure qui a un début, une fin et qui est produit lentement.

La lecture peut se faire à 10 000 ou 50 000 mots /h ; l’écriture de 300 à 500 mots/h.

Un livre est écrit avec un rythme pour pas qu’il soit ennuyeux. Or les enfants ne savent pas lire vite ! Techniquement ils n’ont pas l’outil pour cette vitesse. Essayez de regarder un film que vous aimez au ralenti ! Vous en aurez vite marre !

Il faut 4 ans pour faire un lecteur, avec des stratégies de lecture. Il y a une énorme différence entre la lecture et le décodage des mots ! Des stratégies existent pour trouver du sens à un texte. Par exemple, lire sur différents supports (texte, recette, affiche…).

 

Selon Lev VIGOSTKY :

L’oral est une activité verbale relevant de l’acte volontaire simple.

L’écrit est une activité verbale relevant de l’acte volontaire complexe liée à l’intervention de la conscience et à la présence d’une motivation.

 

Quand on apprend à lire, on apprend une autre façon de penser. Il existe une structuration des écrits. (Texte, diagrammes, liens hypertextes, etc...).

L’écrit évolue. Déjà l’invention du livre a permis de se repérer dans un écrit. Apprendre à lire c’est aussi savoir se repérer, savoir chercher l’information, afin d’arriver à un objectif final).

Le langage date de 60 000 ans ; la lecture date de 5 000 ans.

 

On peut dire qu’à la fin du CP les enfants sont alphabétisés, mais Mr DREUMONT rappelle qu’il faut 4 ans pour être un lecteur.

La transmission du savoir se fait également entre enfants d’âges différents.

Il faut tenir compte de l’intention du lecteur.

Une des compétences d’un lecteur est de savoir traiter beaucoup d’informations.

 

La lecture n’est pas que l’affaire de l’école.

Si on apprend à lire, c’est pour accéder au texte, donc à l’information.

Quand on est dans une activité de déchiffrement, le sens s’en échappe complètement. C’est ce qui se produit au début à l’école ! On parle de « pompe attentionnelle ».

C’est également l’exemple du problème d’arithmétique dont le temps nécessaire au déchiffrage empêche de le résoudre au point d’en conclure à tort que l’enfant n’est pas bon en maths !

La lecture oralisée est très difficile à réaliser ; le sens du texte peut échapper.

Quand on apprend à lire, l’œil doit chercher le sens.

 

L’école fait le travail d’alphabétisation, après il s’agit d’un « travail commun » entre l’école et les parents.  Il faut une pratique sociale avec ses enfants, avec différents supports, poser des questions, imaginer une suite à une histoire, etc…

 

Il y a une différence entre l’école élitiste et l’école productiviste comme en Allemagne qui valorise plus différents métiers, très rapidement.

 

 

Le PIRLS (Programme international de recherche en lecture scolaire) a deux aspects : il évalue la compétence en lecture et les objectifs du lecteur.

 

Le texte a un sens et une pensée graphique. Importance du métalangage (= comment est organisé le langage, la grammaire, la syntaxe, etc…). Importance aussi du nombre de liens qu’on peut faire avec différentes informations.

 

 

CONCLUSION :

 

La lecture n’est pas l’alphabétisation ni l’oralisation.

 

Il faut arriver à extraire d’un texte l’idée, l’intelligence ou le concept. Il faut travailler cet aspect de la lecture.

 

Le savoir correspond aux informations qu’on s’approprie pour vivre.

Importance de la pratique sociale de la lecture.

Il faut aussi faire écrire ++ les enfants, même sans corriger les fautes !

Arrêter de stresser les enfants.

Pour lire, il faut une certaine liberté.

Importance aussi de la richesse du vocabulaire.

Savoir comment l’écrit est organisé par exemple pour produire des émotions.

On apprend parce qu’on se trompe. Il faut accepter l’erreur et la considérer par rapport à l’impact qu’elle peut avoir. Il faut arriver à traiter l’erreur, ce qui parfois est problématique, notamment au collège avec des rythmes d’apprentissage élevés.

Mise à jour le 30-06-2013