Revue de presse suite à la sortie du rapport annuel du HCE (Haut conseil à l'Education)
Extrait de l'article du Monde du 1er Octobre 2010 : Un collégien sur cinq sait à peine lire et compter
Article publié le 01 Octobre 2010 Source : LE MONDE.FR Luc Cédelle Taille de l'article : 601 mots
Extrait :
Le constat est sans appel : le collège est en échec. "Un élève sur cinq (soit chaque année environ 150000 élèves) sort du collège en ayant de graves lacunes en français et en mathématiques", écrivent les neuf "sages" du Haut Conseil de l'éducation (HCE) dans leur rapport 2010 remis vendredi 1er octobre au président de la République. Pluraliste, avec ses neuf membres désignés par le chef de l'Etat et les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique et social, cette instance consultative estime que "malgré les efforts et la bonne volonté du corps enseignant, le collège se révèle incapable de réduire la grande difficulté scolaire, de mettre en place un soutien et un rattrapage efficaces,...
Article du FIGARO - Natacha Polony 01/10/2010 : Constat d'échec du collège unique
Le rapport annuel du Haut Conseil de l'éducation rappelle l'état alarmant de ce «maillon faible» du système scolaire.
Le collège, «maillon faible» du système scolaire, tel est le message qu'envoie le Haut Conseil de l'éducation (HCE) dans son rapport annuel remis vendredi au président de la République. Un message qui n'a rien de véritablement nouveau puisque le constat d'une crise du collège, lieu de violence et de malaise, où se révèlent les inégalités scolaires, est dressé depuis déjà quinze ans. Il le fut plus encore au printemps, à travers le rapport de la Cour des comptes, qui pointait, comme le HCE, les statistiques dramatiques sur les difficultés en français et en mathématiques. 20% des collégiens de 15 ans ne maîtrisent pas les connaissances de base dans ces deux domaines. Un constat, là encore, qui était dressé dès la fin des années 1990 par un des membres de l'actuel Haut Conseil, Christian Forestier. 25% d'élèves en grande difficulté à l'entrée en 6e: le chiffre avait alors été contesté par la plupart des acteurs du système scolaire. Il ne l'est plus depuis que les enquêtes internationales PISA sont venues le confirmer.
Le rapport du Haut Conseil de l'éducation souligne donc que l'école française, loin de réduire les inégalités sociales, les amplifie. Il met en avant le «malaise enseignant», confirmé par le fait que 95% des professeurs de collège constatent ce malaise et que 72% s'en disent affectés. Mais les analyses et préconisations du Haut Conseil relèvent en elles-mêmes d'une lecture spécifique du problème. «La loi de 1975 instituant le “collège unique”, écrit le rapport, est à l'origine d'acquis majeurs: la démocratisation de l'enseignement, l'organisation du système éducatif, la prise en compte de la difficulté scolaire par de multiples dispositifs. Mais le “collège unique”, en raison des disparités importantes entre établissements, de l'existence déguisée de filières et de stratégies de contournement bénéficiant aux familles les mieux informées, n'a d'unique que le nom. » Une interprétation qui fait du manque de «mixité sociale» des établissements la cause principale des carences du système.
Le rapport rappelle tout de même «l'incapacité de l'école primaire à faire acquérir à tous les élèves les compétences attendues à la fin du CM2» et le fait que «le parcours scolaire des élèves à l'école primaire permet de prédire ce qu'il sera au collège». Le constat mériterait sans doute d'être corrélé avec les remarques du récent rapport de l'Inspection générale sur les nouveaux programmes de primaire mettant l'accent sur la maîtrise de la grammaire et du vocabulaire, dont la mise en œuvre dans les classes est plus que lente.
Un «petit lycée»
Pour le HCE, le collège souffre de n'avoir jamais vu ses missions clairement définies: «Sa lente émergence en tant que maillon intermédiaire (entre l'école primaire et le lycée) a été marquée par une constante hésitation, précise le rapport: est-il le prolongement de l'école primaire ou constitue-t-il une préparation au lycée général? » Les partisans des pédagogies modernes, à la suite de Philippe Meirieu ou du sociologue François Dubet, dénoncent depuis des années un collège qui ne serait qu'un «petit lycée», quand les tenants d'une école républicaine fondée sur la transmission des savoirs voient au contraire dans la «primarisation» du collège à travers des méthodes pédagogiques délétères une des causes de son incapacité à réparer les carences du primaire. Le HCE tranche, lui, dans le sens des premiers en appelant de ses vœux la généralisation du «socle commun» mis en place par la loi de 2005.
Depuis 2007, le gouvernement a réformé le primaire et le lycée, mais ne s'est pas attaqué à ce symbole brûlant qu'est le collège unique. Luc Chatel confirme que ce ne sera pas le cas avant 2012. Mais les solutions prônées par le HCE, à travers l'autonomie des établissements, la révision du statut et des missions des enseignants et l'évaluation par compétences, vont dans le sens des politiques mises en place par le ministère. Seule nouveauté, le plaidoyer pour une réelle initiation manuelle et technique, qui pourrait sauver du désarroi les élèves maintenus à toute force dans un collège où ils entrent déjà en difficulté. L'Élysée, destinataire du rapport, y a vu, avec la généralisation des «groupes de compétences», la principale piste à explorer.
Extrait article LIBERATION 8/10/2010 : C’est la saison des rapports dans l’Education nationale
Par VÉRONIQUE SOULÉ
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Dernier en date, le rapport du Haut Conseil de l’éducation (le HCE, une instance consultative) sur le collège, remis le 1er octobre à Nicolas Sarkozy, décrit une «situation préoccupante» que plus grand monde ne conteste. Le collège est considéré comme le maillon faible du système avec l’arrivée en sixième d’un «noyau dur» de 15 à 20% d’élèves ne maîtrisant pas la lecture et le calcul, et que le collège n’arrive pas à faire progresser : «Chaque année, écrit le HCE, un élève sur cinq, soit 150 000, en sort en ayant de graves lacunes en français et maths.»
Mais il n’est pas question de faire une grande réforme du collège, a commenté le ministre Luc Chatel, préférant mener des expériences dans les collèges en difficultés. Dans cette seconde partie de mandat, il est clair que le pouvoir n’a pas envie de s’embarquer dans une réforme à hauts risques qui divise. Au même moment, le groupe socialiste du Sénat présentait un rapport proposant de supprimer les classes et le redoublement au collège… Des solutions qui horrifient le camp des défenseurs d’une transmission pure et dure des savoirs.
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