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Tuteurs officiels et officieux pour des profs stagiaires PDF Imprimer Envoyer
18-09-2010

 

Article de la NR 17/09/2010

 

Avec la réforme, la formation des professeurs s'achève désormais sur le terrain, encadrés de collègues confirmés. Mais trouver un tuteur n'est pas simple.

Il y a deux semaines, 91 professeurs stagiaires (*) intégraient les 77 collèges et lycées du département. L'an passé, ils auraient assuré six heures de cours et poursuivi leur apprentissage, encadrés par des formateurs spécialisés. Avec la réforme, ils sont, cette année, directement immergés sur le terrain, et doivent bénéficier du tutorat d'enseignants confirmés.
Mais la mesure peine à être acceptée. Et de nombreux stagiaires se sont retrouvés sans tuteur à la rentrée. « La situation s'améliore à force de persuasion, nuance Sylvie Moreau, secrétaire départementale du Syndicat national des enseignements du second degré (Snes). Mais la charge est relativement lourde à porter et pas facile à assumer, le tuteur devenant seul responsable de la fin de la formation. »
Au premier trimestre, six heures de tutorat sont prévues par semaine. « Elles s'ajoutent aux 18 heures de cours que donneront les jeunes enseignants, et aux 20 ou 21 heures de leurs aînés soumis aux heures supplémentaires, poursuit la syndicaliste. Faire coïncider les emplois du temps est parfois compliqué. »
Certains enseignants font, surtout, du refus de la mesure une question de principe. « Pour une indemnité de 2.000 € par an, l'État se décharge sur nous de la formation des collègues, c'est aberrant, argumentent-ils. Sachant que déjà, avec les cours à préparer, on manque de temps... »
Reste que les stagiaires ne pouvaient rester sans tuteurs. « Il y a eu quelques pressions du rectorat, et des solutions ont été trouvées, témoigne un professeur de collège. Des enseignants qui vont partir à la retraite dans quelques mois, et qui n'avaient pas de poste, vont se charger des jeunes. On parle également de co-tutorat, partagé entre deux collègues. »
La plupart des stagiaires auraient finalement trouvé un appui. « A ce jour, 90 d'entre eux ont un tuteur officiel, ou officieux, tous ne s'étant pas déclarés, assure l'inspecteur d'académie Guy Charlot. Tous ont en tête l'intérêt du service, celui de l'élève et du personnel. On a assoupli le système en acceptant le co-tutorat. On va continuer comme cela, avec les officiels et les officieux... »
Demeure la question des remplacements des stagiaires, qui, après les vacances de la Toussaint, partiront dix jours en formation. « Le rectorat a prévu ces remplacements, promet l'inspecteur. Ils seront assurés par les enseignants titulaires sur zone de remplacement. » Et si leurs effectifs n'étaient pas suffisants, retraités et vacataires pourraient, à leur tour, être sollicités.
(*) 47 de ces nouveaux professeurs intègrent un collège, 38 un lycée. 6 autres deviendront conseillers principaux d'éducation (CPE).